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action adéquate: action découlant de lessence de lindividu, cest-à-dire de son désir et de sa causalité interne. elle exprime lautonomie et par conséquent la liberté véritable de cet individu. affect: l'affect (affectus, qu'on traduit parfois par «sentiment») est une idée confuse par laquelle l'âme affirme une force d'exister de son corps, ou d'une de ses parties, plus ou moins grande qu'auparavant. il est à rapprocher et à distinguer de l'affection (affectio), qui n'est qu'une modification de la substance, ou de tel de ses modes. en pratique, l'affection se dit plutôt du corps; et l'affect, de l'âme. les trois affects fondamentaux sont le désir, la joie et la tristesse. âme (anima): chez descartes, principe substantiel lié au corps et formé de lentendement et de la volonté; elle est indépendante du corps et immortelle. spinoza nemploie pas ce terme pour désigner lindividu humain singulier : il utilise le terme mens (esprit). amour: pour spinoza, joie accompagnée de lidée de sa cause (et non pas: union avec lobjet aimé). le plus haut amour, qui peut être partagé par tous, est lamour intellectuel de dieu. il résulte de la connaissance adéquate de la nature comme unité et infini. appétit (appetitus): identique au désir (cupiditas) et donc à leffort pour exister (conatus). une intention, chez celui qui parle, fait préférer appétit (sil songe au corps) ou désir (sil songe au corps et à lesprit). athéisme: système du monde sans créateur et, par conséquent, sans «père», ni «juge», ni «monarque», cest-à-dire sans dieu personnel. attributs: ce que l'entendement perçoit d'une substance comme constituant son essence. il existe une infinité d'attributs, mais nous n'en connaissons que deux: la pensée et l'étendue. béatitude : état suprême de la joie. parfaite, elle nest plus susceptible daccroissement. elle est, comme joie souveraine, le «bien» que recherchait le philosophe au début de sa méditation. elle nest pas la «récompense» de la vertu, mais la vertu elle-même. elle est à la fois liberté, salut et satisfaction intérieure. bien: tout objet poursuivi par le désir; et celui-ci est la source de la valeur de ce bien. le philosophe recherche un bien «véritable» qui sera dabord lutile propre, puis la béatitude. bonheur: cest la félicité (felicitas) recherchée par tout homme et aussi par le philosophe. il est dabord la joie active, puis, à son sommet, la béatitude. cause: tout événement produit un effet et est donc une cause, en même temps qu'il a une cause. mais les séries causales nagissent que dans le cadre de l'attribut auquel elles appartiennent : les idées produisent des idées et agissent sur des idées (attribut pensée), les corps et leurs modifications produisent des modifications et agissent sur les corps (attribut étendue). cause adéquate: celle qui, au coeur de laction humaine, est suffisamment complète pour rendre compte de ses effets par elle seule. la cause inadéquate est partielle et tronquée (de même que lidée inadéquate, confuse et tronquée). conatus: l'effort par lequel chaque chose tend à persévérer dans son être. il est donc la puissance dexister (vim existendi) et lessence même du désir. concaténation: imbrication des divers ordres de réalité, les uns dans les autres (un mode dans son attribut, puis dans la substance). et aussi: enchaînement linéaire et indéfini des causes et des effets. lensemble forme un univers étroitement structuré. contingence: caractère de ce qui pourrait, sans contradiction, exister ou ne pas exister. corps: mode fini de lattribut étendue. il est composé de parties dont les actions internes et réciproques sont constantes, formant ainsi un individu stable. le corps humain est lobjet de lidée constituant lesprit humain. désir: mouvement concret fondé sur le conatus et par lequel lindividu poursuit des biens qui accroîtront sa puissance dexister, cest-à-dire sa perfection et son être. un tel accroissement produit la joie (et ses dérivés) ; sa réduction produit au contraire la tristesse (et ses dérivés). le désir est lessence de lhomme. dieu: nom donné par spinoza à la substance infinie (être) en tant quelle est constituée par un nombre infini dattributs infinis. dieu est donc la nature elle-même. ce terme (dieu) est équivalent au terme vérité. droit: possibilité légitime daccomplir une action. la puissance de fait des individus définit et légitime leur droit de nature (ou droit naturel), tandis que leur puissance délimitée réciproquement, par les individus contractant un pacte social, définit le droit civil. dualisme: conception du monde qui affirme que celui-ci est constitué de deux éléments distincts agissant réciproquement ou unilatéralement lun sur lautre (dieu et le monde créé ; lâme et le corps ; le principe du bien et le principe du mal ; la lumière et les ténèbres), esprit: idée du corps constituant « lesprit humain ». cest donc un mode fini de lattribut pensée («âme»). étendue: lun des deux seuls attributs qui nous soient connus (cest la matière). éternité: toute différente de limmortalité de lâme (platon, descartes), léternité est la permanence dune essence générale ou individuelle indépendamment du temps et du corps. éthique: recherche philosophique (réflexive) des voies permettant daccéder à la félicité dans lexistence. cette recherche définit donc des principes constants pour laction et pour la connaissance. elle est distincte de la morale qui nest quune pseudo-connaissance, toujours inadéquate, du "bien" et du "mal". être: cest lexistence même dune réalité. si celle-ci est infiniment infinie, ce sera lêtre (dit aussi substance, ou dieu, ou nature). si cette réalité est finie, ce sera un être (mode fini de létendue ou de la pensée, en fait un corps ou un esprit, cest-à-dire une chose singulière). eudémonisme: philosophie se proposant de définir le bonheur (eudaïmon) ainsi que les voies permettant dy accéder (cf. platon, aristote, stoïciens, épicuriens, spinoza, etc.). félicité (felicitas): le bonheur. spinoza utilise ce terme aussi bien pour les joies de la vie quotidienne ("utile propre") que pour la béatitude finale de litinéraire philosophique. homme: réalité singulière, contingente, constituée par un corps et par lidée de ce corps (esprit humain). lexistence dun homme nest pas logiquement nécessaire mais elle résulte du système des causes naturelles. idée: concept conscient, activement formé par lesprit (et non pas «image muette sur un tableau»). les idées nagissent que sur les idées. immanentisme:système philosophique où toutes les réalités sont données à lintérieur du monde et pour lequel il nexiste quun seul monde. lhomme lui-même est à lintérieur de celui-ci, il en est partie constituante. index sui: par cette expression (signe et critère de soi), spinoza montre que la vérité dune idée sindique elle-même et na besoin daucun «signe» qui en justifierait la validité de lextérieur (car il faudrait un signe du signe). joie: cest lidée, la conscience, dun accroissement de la puissance dexister (le conatus). elle est, selon spinoza, lun des trois affects fondamentaux (avec le désir et la tristesse) qui permettent de comprendre et de définir tous les affects. ceux-ci (tels lamour ou la haine, lorgueil ou lhumilité) ne sont que des formes dérivées, actives ou passives, de la joie ou de la tristesse. liberté: elle nest pas un acte de la volonté qui nest quune faculté (entité abstraite, en fait inexistante). la liberté concrète est lautonomie dun individu, atteinte lorsque ses actions ne résultent que de causes internes (celles qui résultent de lessence même de cet individu, cest-à-dire de son désir). modes: les modifications, ou affections, de la substance. les modes sont les choses singulières; ils existent toujours dans une autre chose, par le moyen de laquelle ils sont aussi conçus. monisme: doctrine selon laquelle le monde est constitué par une seule et unique réalité dont seuls les aspects sont différents. morale: principes de la conduite recherchant la «perfection» et la «vertu», mais commandés traditionnellement par la crainte (de la mort et des sanctions) et entraînant léloge de laustérité et de lhumiliation. cette perfection et cette vertu devront donc être définies autrement pour être véritables. ce sera la tâche de léthique. nature: ensemble de la réalité. elle est soumise à des lois déterminées, elle ne comporte aucune finalité et elle est infinie. totalement autonome et unique, elle comporte une infinité daspects différents dont deux nous sont connus parce quils nous constituent directement ce sont la pensée et létendue, attributs de la substance, qui est dieu, cest-à-dire cette nature même. nécessité: lien logique entre deux essences ou entre une essence et son existence, lorsque lune ne peut être rationnellement conçue sans lautre. le déploiement existentiel des conséquences nécessaires est le déterminisme. les lois de la nature découlent nécessairement de lessence de la substance. ontologie: partie traditionnelle de la philosophie qui étudiait (notamment chez aristote) la nature de lêtre (en tant quêtre, en général) et non sous tel ou tel aspect. panthéisme: terme inventé après spinoza pour désigner commodément son système. doctrine selon laquelle dieu est toutes choses, ou en toutes choses. parallélisme: terme non spinoziste. traditionnellement utilisé pour désigner, dans le système de spinoza, lidentité ontologique de la série des idées dans lesprit, et de la série des événements dans le corps. ces deux séries sont dites parallèles parce quelles ne se croisent jamais et nagissent pas lune sur lautre. passions: non pas laffectivité en général, mais les affects passifs (inadéquats, dépendants). la passion est donc, chez spinoza, la forme passive du désir. une action, au contraire, en est la forme active (affect actif). une joie passive est une passion, mais il existe une joie active, adéquate réfléchie, qui est une action. les passions expriment une servitude mais non un péché coupable ou un «vice de la nature». pensée: lun des attributs de la substance. en dieu elle est infinie. elle est une activité. ce quon appelle lentendement infini de dieu (mode infini) est identique à la somme de tous les entendements humains finis. en lhomme, la pensée se saisit donc elle-même comme entendement, cest-à-dire comme idée singulière et active, et comme idée didée (réflexion). le désir est de lordre de la pensée, encore confuse, mais il peut toujours devenir une connaissance (claire) par redoublement de lidée du corps (ou conscience). perfection: elle nest pas un idéal inaccessible mais la plénitude réalisée dune essence. la vertu, et donc la perfection, consiste donc à réaliser pleinement et effectivement sa propre essence. sagesse: attitude sereine de lhomme libre, atteinte par la connaissance philosophique. elle est caractérisée par le sentiment dêtre, et dêtre éternel, cette conscience dêtre étant permanente et active. elle est donc joie. satisfaction (de soi): état de liberté et de béatitude, cest-à-dire joie parfaite et sereine atteinte au terme de litinéraire philosophique de libération. elle implique le plein accord avec soi-même. elle est dessence réflexive et intuitive à la fois. science intuitive: cest la connaissance du troisième genre (intuition immédiate du lien logique entre chaque chose et son attribut respectif comme infini). seule cette ultime forme de connaissance, qui rapporte toute chose à la substance une et infinie, conduit à «lamour intellectuel de dieu» et par conséquent à la béatitude. servitude: état de dépendance à légard des causes extérieures (action, ou causalité inadéquate). les passions produisent la servitude par leur passivité, non par leur essence affective liée au désir. substance: ce qui est en soi et est conçu par soi. la substance existe nécessairement; elle est unique et absolument infinie; elle s'exprime dans l'infinité de ses différents attributs. tristesse: état conscient de réduction, de diminution de la puissance existentielle du désir et du conatus. toutes les passions, passives, sont des formes dérivées de cette tristesse. utile (propre): objet du désir correspondant réellement à ce désir, et donc à lessence de lindividu qui le poursuit. il est donc spécifique et produit un réel accroissement dêtre, cohérent et permanent. vérité:ce nest pas seulement laccord de lidée et de son objet extérieur: cest aussi et surtout laccord de cette idée avec elle-même, et lévidence intérieure et immédiate dune idée adéquate (index sui). les concepts «dieu» et « vérité» sont identiques. vertu: non pas la pureté, ni laustérité, mais laction libre, fondée sur le désir et sur la réflexion. cette action, qui est une sagesse, consiste à être dans la joie et à se lier damitié avec dautres hommes libres.
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