Ecrits et récits autour des commentaires sur le traits
des hexagrammes
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les idées cosmiques sont accessibles par intuition
immédiate aux saints hommes et aux sages qui sont en contact
avec ces sphères supérieures. ces saints personnages sont
capables d’intervenir de façon décisive dans les
événements du monde. ainsi l’homme constitue avec
le ciel le monde suprasensible des idées et, avec la terre, le
monde corporel de la sphère visible.
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le sage emprunte à ce tableau le modèle
de la manière dont il doit se rendre intégralement fort
en écartant consciemment tous les éléments vulgaires
ou dégradants. il parvient ainsi à se rendre infatigable,
qualité que l’on acquiert en limitant le champ de ses activités.
cependant il demeure fidèle à lui-même.
il ne se laisse pas influencer par le succès ou l’échec
extérieurs mais, fort et serein, il attend son heure.
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plus d’un grand homme déjà s’est
perdu parce que les masses accouraient vers lui et l’entraînaient
dans leur sillage. l’ambition a détruit la pureté
intérieure. mais les tentations ne causent pas d’atteinte
à la vraie grandeur.
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l’homme remarquable se trouve devant une double possibilité
: ou bien prendre son essor et jouer un rôle déterminant
dans la vie du monde, ou bien faire retraite et cultiver sa personnalité
dans la quiétude : la voie du héros ou celle du saint
caché. il n’y a pas de règle générale
pour décider de la voie juste. celui qui se trouve dans une telle
situation doit décider librement suivant la loi la plus intime
de sa nature. s’il agit d’une manière entièrement
sincère et conséquente, il trouve la voie qui lui convient,
et cette voie est pour lui bonne et sans reproche.
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confucius a dit : les choses qui sont consonantes
vibrent ensemble. les choses qui ont entre elles des affinités
dans leur essence intime se recherchent mutuellement. l’eau coule
vers ce qui est humide, le feu se tourne vers ce qui est sec. les nuages
(haleine de l’air) suivent le dragon, le vent (haleine de la terre)
suit le tigre. ainsi le sage s’élève et tous les
êtres tournent les yeux vers lui. ce qui naît du ciel se
sent apparenté aux choses d’en haut. ce qui naît
de la terre se sent apparenté aux choses d’en bas. chacun
suit son espèce.
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lorsqu’un homme veut s’élever si
haut qu’il perd le contact avec les autres hommes, il devient
isolé et cela le conduit fatalement à l’échec.
il y a là une mise en garde contre une aspiration titanesque
qui va au-delà de ses propres forces. la conséquence en
serait une chute brutale et profonde.
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s’il sait adopter une attitude d’acceptation
à l’égard du destin, il est assuré de trouver
une direction correspondante. l’homme noble se laisse guider.
il ne va pas de l’avant en aveugle, mais se laisse enseigner par
les circonstances ce qui est exigé de lui, et il suit ces directives
du destin.
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ainsi l’homme noble rend son caractère
vaste, solide, endurant, de manière à être capable
de porter et de supporter les hommes et les choses.
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le ciel a pour symbole le cercle, et la terre, le
carré. ainsi la forme carrée est l’attribut fondamental
de la terre.
la nature, engendre les êtres sans fausseté ; c’est
là sa rectitude. elle est paisible et calme ; c’est ainsi
qu’elle est carrée. elle ne refuse à aucun être
de le supporter ; c’est là sa grandeur. c’est pourquoi
elle atteint sans artifice et sans dessein particulier ce qui est bien
en toute chose. quant à l’homme, il parvient à la
suprême sagesse lorsque toutes ses actions se révèlent
aussi aisées à comprendre d’elles-mêmes que
l’est la nature.
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quand un homme est affranchi de la vanité,
il est capable de dissimuler ses traits de manière à ne
pas attirer prématurément l’attention sur lui. il
peut ainsi mûrir en paix.
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c’est un signe de clarté intérieure
que de se déterminer à accomplir le premier pas, même
si une telle démarche comporte une certaine abnégation.
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on ne doit pas vouloir à tout prix venir à
bout d’une entreprise importante, car une telle affaire ne réussit
que lorsqu’on jouit déjà de la confiance générale.
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la voie à suivre pour le développement
du caractère est la profondeur, le sérieux qui ne néglige
rien.
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il est doté de la supériorité
et de la robustesse intérieures qui le rendent capable de supporter
les lacunes de la folie humaine.
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un homme faible, inexpérimenté qui
fait des efforts pour s’élever oublie facilement sa propre
individualité quand il voit à un niveau supérieur
une personnalité puissante qu’il imite servilement.
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un homme expérimenté qui cherche l’instruction
d’une manière enfantine et dépourvue de prétention
agit correctement, car quiconque, libre de toute arrogance se place
sous l’autorité d’un maître sera certainement
favorisé.
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tous les êtres ont besoin de la nourriture
d’en haut. mais les aliments sont administrés en leur temps,
qu’il faut attendre.
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le consultant a devant lui un danger qui doit être
surmonté. la faiblesse et l’impatience sont impuissantes.
seul celui qui est fort viendra à bout de son destin.
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quand les nuages montent dans le ciel, c’est le signe
qu’il va pleuvoir. il ne reste alors plus rien à faire que
d’attendre que la pluie tombe. il en est de même dans la vie
quand un destin se prépare. lorsque les temps ne sont pas encore
accomplis, on ne doit pas se mettre en souci et s’efforcer de façonner
l’avenir par son activité et son intervention propres, mais
il convient de rassembler paisiblement ses forces en mangeant et en buvant,
pour ce qui concerne l’esprit. le destin vient de lui-même
et alors on est prêt.
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celui qui demeure alors dans un état d’abandon parviendra
à ce qu’à la fin tout aille bien pour lui. tous les
médisants finiront par se taire si on ne leur fait pas le plaisir
de leur répliquer par des propos offensants.
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lorsqu’on ne peut ni avancer, ni reculer. que toute
retraite est coupée, comme si l’on était dans un trou.
il n’est alors que de tenir bon et de laisser le destin suivre son
cours. ce calme, qui empêche le dommage de s’aggraver encore
par une action personnelle, est le seul moyen de sortir du trou périlleux.
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on ne peut tout atteindre d’un seul coup.
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même les changements heureux se présentent souvent
sous une forme qui paraît étrange au premier abord.
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d’un autre coté, il faut, en temps de troubles, éviter
de « traverser les grandes eaux », c’est-à-dire
d’entamer des entreprises périlleuses, car elles exigent
pour réussir une union concertée des forces. le conflit
paralyse la force et l’empêche de vaincre le danger au-dehors.
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dans un combat contre un adversaire supérieur, la retraite
n’est pas déshonorante. lorsqu’on se retire à
temps on évite les conséquences fâcheuses. si, mû
par un faux sentiment de l’honneur, on provoquait une lutte inégale,
on s’attirerait soi-même le malheur.
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seul un peuple économiquement puissant peut constituer une
force guerrière considérable. on doit donc cultiver la puissance
en favorisant les relations économiques dans le peuple.
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lorsqu’on se trouve en face d’un ennemi supérieur
avec lequel le combat est sans espoir, une retraite en bon ordre est l’unique
attitude juste, car elle préserve l’armée du dommage
et de la désintégration. ce n’est nullement un signe
de courage ou de force que de vouloir engager à tout prix un combat
sans espoir.
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devenir un centre pour l’union des hommes est une affaire grave
et lourde de responsabilités. cela exige de la grandeur intérieure,
de la logique et de la force. c’est pourquoi celui qui veut unir
les autres autour de lui doit s’éprouver lui-même pour
savoir s’il est à la hauteur de la situation. mais celui
qui recherche l’union avec autrui en arriviste importun ne suit
pas le sentier de l’homme noble qui conserve sa dignité et
il ne fait que s’avilir.
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victoire et défaite
pour vaincre ses ennemis, 5 éléments sont nécessaires
à un général:
-savoir s'il peut combattre et quand il faut cesser.
-savoir s'il peut engager peu ou beaucoup.
-savoir gré aux simples soldats autant qu'aux officiers.
-savoir mettre à profit toutes les circonstances.
-savoir que le souverain approuve tout ce qui est fait pour son service
et sa gloire.
un gouvernement peut ruiner son armée de 3 façons:
-ordonner une attaque ou une retraite au mauvais moment.
-gérer les affaires militaires sans rien y connaître.
-prendre le rôle du général sans rien comprendre
à la stratégie.
en connaissant bien l'ennemi ainsi que soi-même on est sûr
de gagner des centaines de batailles sans risque.
en se connaissant, mais en ignorant l'ennemi on a plus qu'une chance
sur deux de gagner.
en ne connaissant ni l'état de ses forces ni celles de l'ennemi
la défaite est assurée.
les 36 stratagèmes -art de la guerre
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sans commencement juste, il n’y a pas de juste
fin.
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se sentir libre d’avancer ou de reculer. c’est
là chose bonne et intelligente, que de ne vouloir rien obtenir
par la contrainte et la violence et, conformément à la
nature des choses, cela apporte la fortune.
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la puissance de la vérité dépouillée
d’intérêt propre cause une telle impression que les
efforts parviennent heureusement à leur but et que tout danger
d’effusion de sang et d’angoisse s’évanouit.
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chez le partenaire le plus faible, la loyauté
se traduit par du dévouement, et chez le plus fort, par de la
fidélité sans défaillance. cette façon mutuelle
de se compléter conduit à la vraie richesse qui se manifeste
comme telle en ce qu’on ne la garde pas égoïstement
pour soi, mais qu’on la possède en commun avec son prochain.
joie partagée, joie redoublée.
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il faut savoir se contenter du résultat obtenu.
s’avancer plus loin avant que le temps n’en soit venu apporterait
l’infortune.
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lorsque quelqu’un ne peut se satisfaire d’une
situation modeste parce qu’il veut, par sa démarche, sortir
de sa condition basse et misérable et non accomplir une œuvre
de valeur, s’il atteint son but, il devient fatalement arrogant
et épris de faste. c’est pourquoi son progrès porte
les stigmates du blâme.
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quand dans la société, les bons occupent
une place centrale et tiennent les rênes du pouvoir, les méchants
eux-mêmes passent sous leur influence et s’améliorent.
quand dans l’homme règne l’esprit qui vient du ciel,
la nature animale elle-même passe sous son influence et trouve
la place qui est la sienne.
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en changeant ce qu'il connait du monde, l'homme change
le monde qu'il connait.
en changeant le monde dans lequel il vit, l'homme se change lui-même.
(bobszansky, biologiste)
et si c'était en se changeant lui-même
que l'être humain devient capable de comprendre l'immuable ordre
des choses?
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